Buenos Aires, ville européenne ?

Buenos Aires, ville européenne ?

Buenos Aires est souvent décrite par les argentins comme la ville la plus européenne d’Amérique du Sud. Cela se vérifie sur certains aspects, qu’elle partage avec la capitale voisine de Montevideo en Uruguay. Tout d’abord, la grande majorité de ses habitants sont des descendants d’immigrés italiens ou espagnols, qui y ont apporté coutumes et traditions. De plus, dans les rues, l’architecture coloniale pourrait parfois faire penser à Paris avec ses édifices de style Haussmanniens.

Cependant, à mes yeux, Buenos Aires frappe avant tout par sa grande diversité, la variété qui y règne et qui ne se retrouve pas en Europe. Si quelqu’un écoute un succès international de rock des années 70, son voisin, lui, écoutera de la cumbia ou du reggaeton à plein volume. Se côtoient, côte à côte, dans la ville, les édifices luxueux protégés par de hautes grilles, parfois électrifiées, et les maisons faites de tôles et aux peintures très colorées. La ville en elle-même a une architecture en cuadras, c’est à dire la forme d’une grille, des rues rectilignes ne se croisant que tous les cent mètres à la perpendiculaire et partant d’une grande place centrale. Cette architecture est caractéristique des villes d’Amérique, plan que n’a pas une ville européenne.

Voici une sélection de quelques photographies, un témoignage des premières impressions que j’ai eu en connaissant cette ville, deuxième plus grande agglomération d’Amérique du Sud.

Buenos Aires Puerto Madero El puente de la mujer
Le puente de la mujer, existant depuis 2002, est rapidement devenu l’emblème du quartier des affaires de Puerto Madero. Le 31 décembre, les feux d’artifices y fusent, chaque commerce situé sur une rive souhaitant rivaliser avec son voisin.
Reggeaman microcentro Buenos Aires
Un reggaeman jouant devant une banque du microcentro, centre-ville de Buenos Aires. Comme le veut la tradition de fin d’année, les employés ont jeté leurs vieux dossiers par la fenêtre, leur contenu tapissant maintenant les rues !
Buenos Aires Casa Rosada
La casa rosada, palais de la présidence de l’argentine.
Buenos Aires mural Bienvenidos a San Telmo
Fresque ornant l’une des entrées au quartier de San Telmo, le plus artistique et bohème de la capitale.
Mural San Telmo Buenos Aires
Sur les façades de San Telmo comme sur ses commerces, s’affichent de nombreuses fresques artistiques et colorées.
Mural San Telmo totalitarisme
Dans les rues de San Telmo, la peinture semble parfois contaminer jusqu’aux véhicules, et certaines fresques visent à faire réfléchir le passant, comme celle-ci dénonçant la société normative et totalitaire.
Boca Mural tag Nestor Kirchner Siempre en el corazon del pueblo
Quelques fresques sont également visibles dans le quartier de Boca. Celle-ci rend hommage à Nestor Kirchner, qui fut président de l’Argentine pendant 5 ans et a aidé le pays à sortir d’une grande crise économique. Sur cette fresque, sont présentes les principales mesures socialistes ayant été appuyées par sa famille politique : soutient aux madres de la plaza de mayo et abrogation des lois d’amnistie pour juger les responsables de la dictature, paiement des dettes de l’Argentine au FMI et refus de la zone de libre échange ALCA, pour chercher l’indépendance économique et politique de l’argentine, légalisation du mariage homosexuel, réduction du chômage…
Rue Boca peinture couleur
Le quartier de Boca est surtout connu pour les couleurs qui ornent les murs de ses maisons. A l’origine, du temps de l’immigration italienne, il s’agissait d’utiliser les peintures excédentaires qui auraient dû servir aux coques de bateaux.
Maison Boca Conventillo peinture couleurs
La maison typique de Boca est le conventillo, logement très modeste, fait de tôles, dont les habitations sont souvent partagées entre plusieurs familles. Leurs façades présentent toujours beaucoup de couleurs.
Munequitas Boca conventillo
En plus de ses fresques et de ses couleurs, le quartier de Boca présente aussi de grandes statues à l’effigie de personnalités argentines. Ici Madonna, Eva Perón et Carlos Gardel.

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