L’histoire se déroule un tranquille mercredi de juin, c’est à dire en plein hiver pour tout l’hémisphère sud, dans le département d’Antofagasta de la Sierra, Catamarca, Argentine. Ce territoire, presque aussi grand que la Belgique pour seulement 1500 habitants, est caractéristique de la puna catamarqueña. C’est à dire une région de la cordillère des Andes, située aux alentours de 4000 mètres d’altitude, qui présente un climat très froid et aride, avec peu de végétation, peu d’habitants. Mais le paysage est sublime, avec de nombreux volcans, lacs et salines à découvrir, qui feront très certainement l’objet d’un prochain article.
Je souhaite me rendre du petit village de Laguna Blanca au chef-lieu, Antofagasta de la Sierra. Mais la tentative d’auto-stop initiée le matin même reste désespérément sans succès, la fréquentation de la piste devant être d’un véhicule toutes les trois heures en moyenne. Une fois n’est pas coutume, pour ne pas rester bloqué, je décide de faire une exception et de prendre le seul bus à réaliser ce trajet, une fois tous les deux jours : l’Antofagasteño. Le bus n’est plus de première jeunesse, mais, partant à 17h de Laguna Blanca, il doit me permettre d’arriver à destination dans la soirée. Nous sommes une quinzaine à bord et je suis le seul étranger, tous semblent habiter les petits villages que nous traversons.
Seulement, en chemin, il commence à neiger. Fort. Cela ralenti le bus, qui peine dans les montées, et la nuit commence à tomber. Puis il neige très fort. Sans lumière du jour, la visibilité est très réduite et ne dépasse plus les trois mètres, le bus n’avance presque plus. Dehors, il fait – 15 °C et l’asphalte se retrouve partagé entre la neige et la glace. Ce qui était redouté arrive, le bus se retrouve bloqué !
Nous tentons alors un demi-tour, espérant retourner à Laguna Blanca, mais le résultat n’est pas meilleur. A la première montée, le bus patine et se retrouve dans l’impossibilité de continuer. A bord, nous commençons à avoir très froid. Une femme est avec sa petite fille de 4 mois, qui commence à pleurer. Nous attendons plus d’une heure, espérant qu’une solution soit trouvée.